Vivre l’Europe autrement ?

Étudier dans différents pays les études européennes est pour de nombreux étudiants de ce champ d’étude une nécessité. Ma vision de l’Europe suit ce cheminement et est multiculturelle et multi-politique.

Mes études m’ont mené à Bruxelles au cœur même de la machine europunienne. Dite « capitale de l’Europe », cette ville m’a permis de me baptiser aux études européennes. Cependant, après une année d’expérimentation du programme Erasmus, éloigné de la Belgique, les études européennes se sont offertes à moi à Genève. N’y a-t-il pas meilleur endroit pour étudier l’Union européenne que Genève, en dehors mais sur certains points tellement proche et incluse dans les problématiques europuniennes ?

Une fois de plus, après cette expérience helvétique, mes études m’ont transporté au sein de l’exception au sein de l’Union européenne : dans ce pays si européen sur de nombreux points mais se sentant tellement en-dehors de cette O.P.N.I. sur d’autres. Le Royaume-Uni peut-il être défini en si peu de lignes ?

Trois visions d’une Europe et même quatre en prenant compte de mon pays natal. Tellement proches et si différentes d’un organisme si varié et dont les attentes et les espérances sont si diversifiées.

En espérant que mes études à la London School of Economics and Political Science me permettront également de me confronter à un environnement internationalisé et académiquement réjouissant.

Au final, les études européennes sont tellement diverses et ne peuvent se caractériser par un seul point de vue. Interdisciplinarité des domaines, des compétences et des visions est un point central de la compréhension de ce champ. Les changements d’univers d’apprentissage permettent ainsi de toucher au plus près la compréhension des difficultés de l’intégration européenne. En effet, les différences des uns sont les similitudes des autres face à des domaines de plus en plus complexes. Le Royaume-Uni est-il plus proche de l’Europe idéalisée par de nombreux européistes que la Suisse ?

« La Suisse dans le monde » … et en Europe ?

Peter Maurer

Par l’intermédiaire d’une conférence à Genève : ‘La Suisse dans le monde – Le monde en Suisse » organisée par l’Institut de Hautes Études Internationales et du Développement, Peter Maurer, Secrétaire d’État du Département fédéral des affaires étrangères de la Confédération Helvétique a replacé la Suisse au sein des enjeux européens, internationaux et globaux. Ancien ambassadeur de Suisse auprès de l’Organisation des Nations-Unies à New York, il a été nommé en janvier 2010 à son poste actuel.

Peter Maurer a introduit son intervention en replaçant la notion d’étranger en Suisse : au contraire des discours politiques nationalistes, l’étranger – même proche – joue au quotidien en Suisse par sa position particulière qui lui donne des caractéristiques que peu de pays connaissent : 10% des Suisses vivent à l’étranger (avec une augmentation de +20% en 10 ans) mais quelques faits plus marquants : 27% de la population active est étrangère, la moitié des mariages célébrés en Suisse sont mixtes et 10% de la population a pour langue maternelle une langue non nationale ». Continuer la lecture de « « La Suisse dans le monde » … et en Europe ? »

Initiative sur le renvoi des criminels étrangers : réactions de la presse européenne et internationale

Un an et un jour après le succès de l’initiative interdisant la construction de nouveaux minarets, le peuple suisse s’est à nouveau prononcé en faveur d’une initiative mettant en avant une double altérité : le renvoi des étrangers criminels. En effet, et avec 53% de oui, le résultat indique malgré tout un clivage entre cantons romands et suisses allemands et le Tessin.

Affiche politique de l’UDC

 

La veille de cette votation, le quotidien genevois Le Temps du 27 novembre 2010 établissait en prenant appui sur un sondage sur la politique d’intégration paru dans le SonntagsBlick, la différence de la perception de l’altérité étrangère entre les suisses romands et les suisses alémaniques : « Question basique pour commencer : « La Suisse compte 22% d’étrangers. Jugez-vous que cette part est trop élevée ? » Les Alémaniques sont 50% à répondre oui, contre 20% seulement des Romands. Un clivage sans appel. » Cependant, l’article pose la différence de modèle comme explication en citant Sandro Cattacin, professeur de sociologie à l’UniGe entre le modèle républicain à la française en Romandie et un modèle basé sur le communautarisme en Suisse alémanique ; le caractère symbolique et non à conséquence économique joue également un rôle dans l’acceptation des initiatives populaires. [1] Continuer la lecture de « Initiative sur le renvoi des criminels étrangers : réactions de la presse européenne et internationale »

L’initiative populaire et la montée du conservatisme en Europe : l’exemple en Suisse

La démocratie directe fait partie du triptyque des valeurs politiques suisses avec la neutralité, le fédéralisme. Ce principe est fortement ancré dans la population suisse qui le place même devant le fédéralisme. Toutefois, il est l’un des écueils à une future adhésion de la Suisse à l’Union européenne aussi bien sur le fond par la peur de la perte de ce mécanisme par le peuple que sur la forme car la démocratie directe jouera le rôle d’approbateur de l’adhésion. La démocratie directe est ainsi un élément central de la vie politique suisse et est citée fréquemment en exemple au sein de l’Union européenne. Néanmoins, les dernières actualités de cet outil démocratique nous amènent à nous questionner sur les volontés d’implémenter des instruments de démocratie participative au sein de l’Union européenne.

 

La Constitution fédérale de 1848 a créé la Suisse moderne et transformé une Confédération en Fédération, même si le nom du pays est resté tel quel. Le principe fédéraliste était ainsi central, cependant il est important de se rendre compte qu’il n’y avait que très peu de démocratie directe. En effet, il n’existait qu’une possibilité d’initiative populaire pour une révision totale de la constitution. Le véritable tournant a été l’année 1874 avec la première révision constitutionnelle et l’introduction du référendum facultatif en tant que mesure de contrôle des lois. Il servait d’instrument oppositionnel et a été introduit sous la pression de la frange la plus radicale et participative du mouvement libéral.

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Une question de frontières ? Récit d’un voyage au sein de la zone Schengen

L’adhésion de la Suisse à l’espace Schengen a facilité les déplacements de ses nationaux et ceux des autres pays européens également. Les formalités douanières aux aéroports s’effacent et laissent leur place à une simplification des voyages. Les déplacements en train suivent un modèle identique, au départ ou à l’arrivée des villes suisses, la montée et la descente se fait librement tout comme pour un train régional ou national à l’exception d’une certaine genevoiserie à la gare de Genève Cornavin, gare principale de la ville et du Canton de Genève, avec la persistance de contrôle douanier sur les personnes avant l’entrée des quais.

Cependant qu’en est-il des déplacements par la route ? Cette zone de libre circulation des personnes peut marquer un décalage plus grand dans les politiques d’aménagement du territoire et de développement des transports en Europe. La Suisse, ne participant pas à l’union douanière qu’est l’Union européenne, connaît-elle de grandes différences à ses frontières par rapport à celles intérieures de l’Union européenne ? Continuer la lecture de « Une question de frontières ? Récit d’un voyage au sein de la zone Schengen »

Politique européenne de la Suisse

La position de la Suisse au sein du continent européen est ambigüe. De par son rôle spécial à l’intérieur de certaines coopérations et mécanismes institutionnels mais aussi en dehors d’autres, la Confédération Helvétique connait des bouleversements dans sa politique intérieure et dans ses choix politiques tournés vers les autres pays européens.

Les perspectives d’adhésion à l’Union européenne de la Suisse sont actuellement assez mornes. D’une approche ‘top-down’ par les élites politiques, économiques ou sociales ou ‘bottom-up’ par la population, ces volontés sont moindres (Kriesi et Trechsel. 2008. p186). Continuer la lecture de « Politique européenne de la Suisse »